Histoire

L’histoire de Barsaive.

Le texte suivant est le condensé d’une histoire de la troubadour Elysia Vorfeld, racontée en présence de jeunes nains devant la Fleur éternelle, sur la grande place de Kaer Amara en 1505 TH.

Quoiqu’on puisse penser des Therans, l’histoire du pays que nous appelons aujourd’hui Barsaive ne serait pas complète si elle négligeait de commencer par eux. Sans les Therans, Barsaive ne serait peut-être rien de plus que les dizaines de tribus et de Cité-Etats en guerre qui constellaient la carte mille ans auparavant. Bien qu’ils nous aient fait connaître l’oppression, la tromperie, l’esclavage et l’inhumanité, les Therans nous ont également donné la culture, la politique, le commerce et un aperçu du pouvoir que peut apporter l’unité.
Ce que nous savons de leurs origines provient de leur bouche et de leurs écrits. C’est leur histoire, leur légende, que nous restituons ici. Quelle en est la part de vérité, la part de mensonge et la part d’entre-deux, nous ne le saurons peut-être jamais tant que les halls de Thera resteront debout. Malgré cela, c’est un récit qui vaut la peine d’être raconté.
C’est l’histoire de la création d’un empire.


La période pré-Châtiment.

Tandis que l’Empire Theran se forme lentement, le pays qui deviendra un jour Barsaive vit dans l’ignorance la plus totale. Anonyme, il abrite des tribus indépendantes et des Cités-Etats isolées. Chaque peuple défend farouchement son territoire et le commerce est mince entre les diverses forces en présence.


Les premières Horreurs.

Dans la cité de Majallan, située dans le royaume humain de Landis, de ténébreuses apparitions hantent les rues, faisant basculer les hommes dans une violence fratricide. Pendant un an, entre les murs de Draoglin, située dans l’ancien royaume nain de Scytha, tous les nouveaux nés se flétrissent et meurent avant d’avoir atteint l’âge d’un mois, leur essence dévorée par une entité invisible. Et partout à travers la région qui sera un jour Barsaive, des hordes de créatures insectoïdes abominables font leur nid en des coins reculés des villes et des campagnes. Dans le sud de Barsaive, leur prolifération est si importante que des ennemis de toujours se retrouvent à combattre côte à côte pour anéantir ces créatures. Cette époque, connue sous le nom d’Embrasement, marque l’étape la plus proche de l’unification jamais atteinte par Barsaive avant l’arrivée des Therans. Les espoirs d’unité s’effondrent malheureusement devant la tragique famine qui s’empare de la région dans les années qui suivent.


Thera.

Peu de temps après les catastrophes subies par la région, des érudits aux connaissances exceptionnelles approchèrent les principaux dirigeants et leur présentèrent un livre, traduction d’un savoir important sur l’origine des troubles actuels.

Méfiance, manque de connaissance ou simplement rejet de l’inconnu, ces érudits ne furent pas écoutés. Leur présence resta néanmoins tolérée et ils parcoururent alors la région en tentant d’avertir tous ceux qu’ils croisaient. Par là-même, ils créèrent des relations et des accords commerciaux avec les Cités-Etats et les tribus rencontrées.

Rapidement, chaque peuple se rendit compte que fermer les yeux sur ce qui se passait chez leurs voisins ne suffirait pas à éviter le pire. Les créatures apparaissaient de nouveau ça-et-là, semant folie et destruction sur leur passage. Elles n’épargnaient personne.

Largement dépassés en nombre et en puissance, les peuples de Barsaive prêtèrent enfin une oreille plus attentive à ces mystérieux érudits et en apprirent un peu plus sur la menace qui pesait sur eux.

Les Horreurs, explique le livre de Herse, sont de terribles esprits qui vivent dans les plus noirs tréfonds des enfers. Lorsque l’aura magique du monde atteint un certain niveau, elles sont en mesure de jeter des ponts mystiques entre ce monde et l’univers maléfique où elles séjournent.

Alors elles viennent. Implacables et invulnérables, elles sont au-delà de toute raison.

Elles n’aspirent qu’à satisfaire leur faim. Certaines dévorent tout ce qui est matériel : rochers, arbres, peu importe. D’autres préfèrent la chair, le sang et les êtres vivants. Les plus puissantes se repaissent de la douleur, de la terreur et des émotions troubles que ces expériences éveillent chez leurs victimes

Les Horreurs viendront, dit le texte, et il n’est rien qui puisse les en empêcher..

Rapidement, les peuples de Barsaive demandent l’aide aux érudits.


Les Thérans et Barsaive.

L’arrivée de la première flotte therane en 216 TH du calendrier de Throal, est une grande surprise pour les puissances locales de Barsaive. Elles ont signé des accords et des traités avec les Therans sans en avoir vraiment mesuré les implications. La vue de douzaine de vaisseaux aériens glissant lentement à travers les airs au-dessus de leur palais, de leurs châteaux ou de leurs tentes est un coup littéral et symbolique. Une nouvelle puissance vient de faire son entrée sur la scène de Barsaive, et elle ne le cède à personne.

Fort heureusement, cette arrivée massive apporte avec elle son lot de bonnes nouvelles. Les peuples de Barsaive parviennent, enfin, à communiquer. Commerce, échange d’informations, artisanat permettent à chacun d’évoluer.

Hélas, les Therans amènent avec eux un commerce qui effraie presque autant que les Horreurs : l’esclavage. Des tribus entières et des ennemis d’antan disparaissent en fonction de nouveaux d’accords commerciaux. La peur rôde partout en Barsaive.


Les rites de Protection et Passage.

Avec le temps, les Therans apprennent aux peuples une terrible nouvelle. Malgré toute leur puissance et tout leur savoir, il semble bien que rien ne puisse être fait pour empêcher la venue des Horreurs. L’isolation totale est la seule vraie façon de s’en protéger. En raison de leur nombre écrasant et de leur puissance, une confrontation directe serait suicidaire.

Pour se mettre à l’abri des Horreurs, ils proposent donc de construire de grandes forteresses souterraines, qu’ils appellent Kaers, et de les protéger magiquement en attendant que baisse le niveau de magie, signe du départ des Horreurs.


Les guerres de l’Orichalque.

Ce minerai, bien que racheté à prix d’or par les Therans, est également l’un des composants nécessaires à la construction et la protection des kaers. Lorsque chacun apprend cela, Barsaive entre en guerre totale, mettant à bas les récents liens qui les unissaient enfin. Ceux qui n’en avaient pas les volèrent aux autres, qui ne voulaient pas partager. Des pillards s’en mêlèrent, ajoutant à l’esclavage, l’exploitation de mines ou le pillage de marchands.


La course aux refuges.

Alors que les années passent ainsi, entre guerre, pillage et construction de kaers partout en Barsaive, le monde entier se prépare à l’invasion massive des Horreurs. Certains creusent des petits villages souterrains quand d’autres, comme le royaume de Throal, évide une montagne entière. D’autres villes se transforment en citadelles couvertes d’inscriptions runiques. A chaque apparition d’une Horreur, le travail devient plus frénétique, plus urgent. Les contacts entre les villes et les royaumes sont rompus et seul Thera maintient une cohésion de la civilisation.


Le Châtiment.

Les savants d’aujourd’hui font remonter le commencement du Châtiment à l’an 1008TH du calendrier de Throal. Tous utilisent le même indicateur pour le début du châtiment : l’isolation de Thera.


Throal.

Au cours des vingt années qui suivent la fermeture de Thera, la marée montante des Horreurs coupe virtuellement toute communication entre les royaumes.

En Barsaive, les grandes puissances que sont Throal et Parlainth, la capitale provinciale therane, serrent les dents devant les Horreurs et restent ouvertes et accessibles aussi longtemps que possible, accueillants autant de réfugiés que possible.

Les nains ne sont pas restés inactifs pendant la période qui a immédiatement précédé le Châtiment. Ils savent que pendant la durée supposée du Châtiment, le tissu social et culturel risque de grandement s’effilocher dans les kaers. Le plan de Thera envisage tous les aspects de la survie matérielle. Croissance magique des plantes, recyclage de l’air et des déchets, …

Pour pallier certains manques, les nains rédigent le Livre de Demain. Ils couchent l’histoire de Barsaive et de Thera, les grands récits du présent et du passé. Ils fixent la grammaire naine dans son intégralité, de sorte que les enfants qui naîtront puissent apprendre à parler, lire et écrire une langue commune. Le livre explique comment rebâtir leur foyer après le départ des Horreurs. Et plus important encore, il enseigne comment déterminer que les jours sombres touchent à leur fin.

Enfin, partout à travers la province de Barsaive, les kaers ferment leurs portes et se préparent au pire.

Y aura-t-il vraiment une fin au Châtiment ?

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